L’Afrique a fond dans nucléaire
Dans le cadre de sa politique de diversification des sources énergétiques, le Kenya, par le truchement de son ministre de l’Energie, Kiraitu Murungi, a annoncé, lundi dernier, vouloir investir plus de 3 milliards de dollars US dans la construction d’une centrale nucléaire, un projet qui devrait générer 1000 MW. La première économie d’Afrique de l’Est n’est pas le seul pays du continent à désirer marquer ses premiers pas dans le nucléaire civil. Bon nombre d’états africains, partageant des fois le même raisonnement que le Kenya, veulent faire de même. Cela est sûrement dû à la flambée des prix que le secteur des hydrocarbures a connu ces dernières années. Un autre motif valable peut être lié à l’environnement, la production de l’énergie électronucléaire favorisant beaucoup moins l’effet de serre. Ainsi, le Nigéria par exemple, prévoit de se doter d’une centrale nucléaire d’ici fin 2013. Chez son voisin et grand producteur d’uranium, le Niger, un projet dans ce sens est en cours d’études. La Namibie ou le Sénégal ou encore l’Angola affichent également des ambitions nucléaires.Mais, le développement du nucléaire civil en Afrique reste trop dépendant de l’étranger. Les pays africains ne disposent ni de la technologie adéquate tant pour la production énergétique que pour la gestion des déchets, ni de la main d’œuvre compétente. Ce qui, en alourdissant le coût de l’énergie électronucléaire, les contraint à la coopération. En outre, la matière première, l’uranium, après être employée, est récupérée par les vendeurs en vue de l’enrichir. Cela constitue également un manque à gagner non négligeable pour l’Afrique.