Le Mozambique et le narco-trafic
En Afrique de l’Ouest, la référence tristement célèbre en matière de narco-trafic est longtemps demeurée la Guinée-Bissau. Mais, les révélations de Wikileaks ont mis le Mozambique, pays de la côte africaine opposée, sur le devant de la scène de ce business ténébreux. Cet état serait actuellement le deuxième en Afrique le plus actif dans le transit des drogues. Pour cause, après la guerre entre 1975 et 1992, le Mozambique a attiré les marchands de drogue grâce à sa perméabilité. L’état ne disposant pas de moyens suffisants, il n’a jamais pu assurer la surveillance totale des milliers de kilomètres de côtes et de frontières terrestres, lesquels constituent des routes de choix pour les narco-traficants. Ainsi, aujourd’hui, l’on trouverait sur place diverses sortes de drogues provenant d’Asie (héroïne, mandrax) , d’Amérique du Sud (cocaïne) ou même issues de la production locale (cannabis), lesquelles alimenteraient les marchés européens ou sud-africains.Les échos de ce commerce ont retenti au-delà des frontières mozambicaines. Aussi, un récent rapport américain mentionnait un homme d’affaire mozambicain, Mohamed Bachir Suleimane, comme étant un baron du narco-trafic mondial. Ce dernier, membre influent du parti au pouvoir, n’a, jusque là, pas été poursuivi. En outre, en juillet dernier, le responsable N°1 d’Interpol s’est rendu au Mozambique pour y lancer une structure composée d’agents internationaux et mozambicains ayant comme objectif d’établir l’itinéraire des narcotiques dans ce pays d’Afrique Australe et d’en démasquer les garants. Cette implication internationale se heurte à un problème de taille, à savoir la corruption et, ce, à tous les niveaux de la société mozambicaine. Dans des conditions telles que décrites, il ne sera sûrement pas aisé d’élucider cette affaire.