Togo : zones d’ombre dans les privatisations bancaires
Le célèbre cabinet d’avocats White & Case a préféré démissionner du processus des privatisations des banques togolaises. Pour cause, un manque de transparence lors de la tentative d’acquisition de l’Union Togolaise de Banque (UTB) par le marocain Attijariwafa Bank serait à l’origine de cette décision. La réputation n’a pas de prix, dit-on. Et, White & Case semble avoir donné une belle illustration à cette maxime. Conseiller de l’Etat togolais, lequel s’est lancé dans une série de privatisations d’établissements financiers publics, le cabinet a fini par se retirer de ce processus. Le conflit est né de l’affaire UTB. Cette banque était convoitée par le français BPCE et le marocain Attijariwafa Bank, les deux seules banques à être retenues au second tour de l’appel d’offre. Comme par prémonition, la première avait claqué la porte, ne voyant pas clair dans toute la démarche. Ainsi, l’enseigne chérifienne était la dernière en lice. Cela ne l’a pas empêché d’être recalée au bout du compte, suite à des documents incomplets. Mais, à la surprise générale, la proposition d’Attijariwafa Bank aurait refait surface par la suite, on ne sait trop comment. Cette situation aurait tellement déplu à White & Case qu’il a décidé de mettre un terme à sa collaboration avec l’Etat togolais. Mais, jusque-là, le cabinet d’avocats d’affaire n’a pas encore communiqué officiellement à ce sujet. Quoi qu’il en soit, il laisse la place à Africa Capital, un autre cabinet avec qui il travaillait sur ce dossier. Pour rappel, Attijariwafa Bank avait proposé au Togo une enveloppe de 10 millions de dollars américains pour acquérir 51 % de l’UTB. Ce que le gouvernement avait officiellement refusé, fermant même les discussions avec son interlocuteur marocain. Le pays ouest-africain a déjà bénéficié de 36 millions de dollars américains par le biais de ces privatisations. Ce, notamment, en cédant la Banque Togolaise pour le Développement (BTD) à Oragroup. A présent, il va se pencher sur la vente de la Banque Internationale pour l’Afrique au Togo (BIA Togo).