Guinée Equatoriale : Malabo saisit la cour internationale de justice
La crise des biens mal-acquis entre la France et la guinée équatoriale reste intense. Malabo vient d’accuser Paris d’avoir foulé au sol les principes de l’immunité pénale applicable à des dirigeants équato-guinéens. Le pays accuse également la justice française d’avoir en plus violé les accords internationaux en saisissant un immeuble, possession de l’Etat équato-guinéen, siège de sa mission diplomatique. Il s’agit d’un hôtel de luxe de plus de 100 millions d’euros qui appartiendrait à Téodoro Obiang Nguema, fils de l’actuel président équato-guinéen et vice-président de son pays et ce dernier affirme l’avoir revendu à son pays depuis. Pour les autorités de Malabo, si détournement de fonds il y a eu, la justice française n’est pas compétente pour juger des faits commis en dehors de son territoire. Voilà pourquoi la Guinée équatoriale a saisi la cour internationale de justice (CIJ) de la Haye pour obliger Paris à lâcher prise sur le dossier. Cette tension diplomatique a débuté il y a deux ans, lorsqu’un juge d’instruction français avait décidé d’ouvrir une enquête sur des hautes personnalités africaines. Celles-ci sont suspectées d’avoir acquis, en France, un patrimoine immobilier important en puisant dans les ressources publiques de leurs pays respectifs. La France de son côté considère que les autorités équato-guinéennes tentent une instrumentalisation des dispositions internationales afin de souscrire le fils du président aux responsabilités qui sont les siennes. Paris a lancé un mandat d’arrêt contre Téodoro et se réserve le droit de reconnaitre ou non la compétence de la CIJ dans ce contexte. Malabo a menacé la France de sanctions économique mais rien de solide n’a encore été fait.