Niger : Les organismes verts contre la pollution d’Areva
Prochainement, Areva commencera l’exploitation d’une mine au Niger. Un projet très pollueur pour bien d’organismes de protection de l’environnement. Dès 2014, le géant français du nucléaire civil va tirer l’uranium de la mine d’Imouranen. Celle-ci est extrêmement riche, sa durée de vie allant jusqu’à 35 ans pour une production de 5000 tonnes par an. Malgré tout, des ONG vertes ont trouvé à redire. Premièrement, elles s’inquiètent de la profondeur du gisement. Cela contraint Areva à enlever des roches afin d’atteindre le minerai : ainsi, pas moins de 3,8 milliards de tonnes de roches assez radioactives devront être dégagées au moyen d’eau et de produits chimiques. La crainte des écolos, émise notamment par la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CIIRAD), est d’aboutir à une raréfaction de l’eau, ce qui aura un impact sur l’agriculture. A cela, Areva répond que l’installation de puits à pompe solaire est prévue. Mais, cela ne suffit pas à une autre ONG, Survie, dont un des membres estime que ce n’est pas la bonne solution : l’eau sera tirée d’une nappe fossile, se renouvelant « à un rythme millénaire ». En plus, la gestion des roches et des déchets pose problème : stockés à l’air libre, ils seront dangereux non seulement pour cet air ambiant mais aussi pour le sol. Là encore, Areva prétend tout contrôler : séchage des reliquats, maîtrise de la qualité du revêtement et protection par des digues. Des systèmes de gestion utilisés dans ses autres mines nigériennes. Pourtant, la CIIRAD a mesuré des niveaux de radioactivité 100 fois supérieurs aux normes dans certains lieux proches des exploitations d’Areva. Et, d’après Survie, les environs de ces mêmes endroits comptent deux fois plus de personnes atteintes de maladies pulmonaires que le reste du pays.