Sénégal/France: Contre la fermeture des call-centers
Le gouvernement français entend rapatrier les centres d’appel pour pourvoir plus d’emplois dans l’Hexagone. Ce qui a provoqué de nombreuses réactions au Sénégal, un des bastions de la délocalisation. Dans le pays ouest-africain, l’on dénombre une trentaine de call-centers, qui emploient pas moins de 4 000 personnes. Celles-ci sont payées 12 euros (14,5 dollars américains) l’heure. Une véritable manne, surtout pour la jeune population active. Mais, ce vivier est en danger depuis l’annonce du projet du nouveau gouvernement français. Confronté à la hausse du chômage, il a proposé de rapatrier ces centres d’appels : « une mesure difficilement réaliste » pour Olivier Sagna, secrétaire général de l’Observatoire sur la Société de l’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal (OSIRIS). Et de rajouter, « ces sociétés avaient fait le choix de délocaliser ces activités fortes consommatrices de main d’œuvre ». En effet, un téléopérateur est rémunéré « 25 à 40 euros (30 à 48 dollars) par heure en France », apprend Zoher Zeidan, chef de Way2call au Sénégal. L’écart et, donc, la marge bénéficiaire, sautent aux yeux. Par ailleurs, en une décennie de délocalisation, des multinationales y ont largement investi. Il est certain qu’elles pèseront de tout leur poids pour s’opposer au projet du gouvernement français. Le marché de l’emploi sénégalais n’est pas le seul concerné dans cette affaire. Les centres d’appel emploient 52 000 personnes au Maroc, 20 000 en Tunisie et 6 000 sur l’ïle Maurice. En plus, il ne faut pas oublier que leur clientèle, caractérisée par sa diversité, a également son mot à dire.