Afrique : Le grand paradoxe, développement rapide et insécurité alimentaire
Le paradoxe africain d’une croissance économique supérieure à la moyenne mondiale mais pourtant connait la plus grande insécurité alimentaire de la planète, inquiète le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). En effet Helen Clark, administrateur du PNUD juge pour sa part que « les taux impressionnants de croissance du PIB en Afrique ne se sont pas traduits par l’élimination de la faim et de la malnutrition ». Le rapport du PNUD qui évoque clairement ce paradoxe, stipule qu’entre 2004 et 2008, les économies africaines ont enregistré en moyenne une croissance de 6,5 % par an. La crise mondiale ayant entraîné un ralentissement en 2009, mais dès 2010, « l’Afrique subsaharienne a rebondi, renouant avec ses forts taux de croissance (5,4 % en 2010 et 5,2 % en 2011), et devrait continuer à croître de plus de 5 % en 2012 » a précisé le rapport. De plus ce paradoxe est d’autant plus inquiétant lorsque l’on sait que l’Afrique noire reste la deuxième région au monde la plus rapide après l’Asie en développement depuis quelques années, néanmoins une personne sur quatre est affectée par la malnutrition. La vitesse de sa croissance économique est aussi proportionnelle à son insécurité alimentaire grandissante. Sur la seule année 2011, des millions de personnes dans la Corne de l’Afrique, ont été frappées par la famine. Bien vrai que des sécheresses, de mauvaises récoltes, et d’autres désastres sont parfois à l’origine de ces crises ; mais les vraies causes sont plus profondes estime Mme Clark. Le PNUD plaide ainsi pour une meilleure productivité agricole, pour un recours contrôlé aux engrais ou à de nouvelles semences, à des investissements en matière d’irrigation. En d’autres termes, l’agriculture est l’atout numéro un de l’Afrique pour sortir des sentiers battu de la crise alimentaire.