Le Togo peine à booster sa production de phosphate
Le Togo n’a plus que ses souvenirs de grand producteur de phosphate. Il y a deux décennies, la production annuelle de ce minerai atteignait aisément les 3 millions de tonnes. Aujourd’hui, elle stagne aux alentours des 800.000 tonnes par an. Pourtant, le pays garde toujours son potentiel, un atout qui a poussé les autorités à se pencher sérieusement sur la question. D’autant plus, le phosphate est indispensable à l’industrie des fertilisants, produits encore plus prisés dans un monde à la démographie et aux besoins alimentaires en constante hausse. Le secteur togolais du phosphate compte donc retrouver des couleurs par le biais d’un plan stratégique bien défini : la maintenance et le renouvellement de l’équipement de la filière, ensuite son expansion et, enfin, son développement. Lors de la première étape, la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNTP), un établissement public en charge de la gestion du secteur, a prévu de réparer les engins de production et d’acquérir de nouveaux équipements. C’est ce qui a été fait depuis l’année dernière avec l’acquisition de deux vedettes de chargement. Au cours de cette année, des pelles hautes seront réceptionnées. Selon les prévisions, ces équipements devraient coûter 28 milliards de FCFA (56 millions de dollars), dont 50 milliards de FCFA (100 millions de dollars) ont déjà été déboursés. Tel que prévu par son plan de développement, la SNTP aurait besoin de 48 milliards de FCFA (96 millions de dollars) pour la phase d’exploitation. Après quoi, le gouvernement souhaite construire une usine de production d’acide phosphorique. Ce projet exige un investissement estimé entre 68 et 132 milliards de FCFA (136 à 264 millions de dollars). De grosses sommes que l’Etat togolais n’est pas encore totalement prêt à débourser.