Côte d’Ivoire : Le trafic de la noix de cajou
« Porosité des frontières et exploitations frauduleuses des noix de cajou ». Tel était le thème d’un atelier de trois jours organisé à l’occasion du lancement officiel de la campagne 2012 de commercialisation de la noix de cajou en Côte d’Ivoire. Cet atelier avait pour objectif principal de réfléchir à des stratégies de lutte contre les exportations frauduleuses de ce produit. La Côte d’Ivoire en est le premier producteur africain et le deuxième mondial. Mais, ses performances sont amplement réduites à cause des exportations illicites. Selon des chiffres officiels, plus de 100.000 tonnes de noix de cajou ont échappé à la Côte d’Ivoire en 2011. Ce poids représente le quart de la production nationale. Un triste record dont les autorités du secteur ont plus qu’assez. D’où, la tenue de cet atelier. Ces travaux ont permis de penser à des stratégies de lutte. Mais, les participants n’ont pas seulement cherché des causes extrinsèques au phénomène. Ils ont également passé au peigne fin la filière afin de comprendre les moteurs de ce trafic illégal. Il était aussi question de sensibiliser les acteurs de la filière de la noix de cajou à plus de qualité et d’hygiène dans leur production. En tout cas, les recommandations édictées en clôture de cet atelier ne doivent pas tarder à être appliquées. Car, selon les informations communiquées lors de l’atelier, la Côte d’Ivoire n’a pas dépassé une production de 280.000 tonnes en 2011. A l’opposé, son voisin, le Ghana, affichait curieusement des exportations de 125.000 tonnes alors que sa production nationale est estimée à 25.000 tonnes seulement. Le Ghana apparaît donc comme la principale destination de la noix de cajou ivoirienne.