Mali : Les difficultés ne font que commencer
Depuis le jeudi 22 mars dernier, des militaires réunis au sein d’une junte, dénommée Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la restauration de l’Etat (CNRD – RE), ont renversé les institutions maliennes. Une semaine plus tard, le pays est déjà aux abois financièrement. La communauté internationale n’avait pas tardé à prévenir les putschistes de l’arrêt de toute coopération et, présentement, elle est passée des menaces à l’action : que ce soit la Banque Mondiale, l’Union Européenne, les Etats-Unis, la France, l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), tous ont gelé les différents financements dont bénéficie, en temps normal, le Mali. Résultat : le pays doit actuellement se passer de 90 milliards de FCFA (180 millions de dollars américains). Autant dire que c’est une mission impossible. Le nouveau pouvoir a donc commencé à définir ses priorités. Mais, tout de même, l’administration financière malienne et le gouverneur de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ont pu trouver un terrain d’entente. Cela va certainement dans le sens du paiement des salaires et des pensions du mois en cours. Mais, la situation ne peut ainsi perdurer et la junte en est certainement consciente. Si elle s’entête, cela aboutira à l’asphyxie du peuple, lequel finira par se soulever pour réclamer son droit à la vie.
La reprise rapide du fonctionnement des institutions maliennes démocratiquement élues paraît donc être le meilleur cas de figure. Mais, malheureusement, le porteur d’arme a souvent le dernier mot sur le continent noir.