Zambie : Le gouvernement remet la privatisation en cause
Le président zambien Michael Sata a fait ouvrir une enquête sur la cession partielle de la banque Zanaco au groupe néerlandais Rabobank. Cette transaction remonte à plus de 4 ans et a été entérinée par l’ancienne administration dirigée par le président Banda. Cependant l’actuel administration s’y oppose et soupçonne que le contrat soit entaché de corruption. On se rappelle qu’au lendemain de son élection, le président Sata avait promis de remettre de l’ordre dans toutes les transactions contractées au détriment de la population zambienne. En fin janvier, le président zambien avait mandaté son ministre de la justice, Sebastian Zulu, afin qu’il conduise une enquête destinée à déterminer les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette vente. Cette révision du contrat de Zanaco par le gouvernement local vient d’ailleurs après une vague de limogeages à la tête des sociétés publiques, l’annulation de la vente d’une banque de finance zambienne à la First Bank sud-africaine et la reprise de 75% des participations dans la société de communication Zamtel. Par ailleurs ce tempérament « cowboy » du président Sata commence à inquiéter beaucoup d’investisseurs étrangers qui regardent la Zambie avec un œil pour le moins circonspect. C’est à ce titre que la porte parole du gouvernement, Fackson Shamenda, a rassuré les actionnaires et les déposants en affirmant que tout était sous contrôle et qu’aucun d’entre eux ne sera touché.
Le directeur de la corporation néerlandaise Rabobank Arnold Kuijpers a indiqué que son groupe ne voit pas les raisons pour lesquelles le gouvernement devrait reprendre sa participation de 46% dans la banque Zanaco. D’après lui, la transaction n’a pas été entachée d’irrégularités et le groupe n’a ménagé aucun effort pour rentabiliser la banque comme le voulait le gouvernement de naguère.