Nigéria : Le paradoxe de la pauvreté
Selon une récente publication du Bureau National des Statistiques (NBS), la pauvreté a encore marqué des pas au Nigéria. 54,7 % à 60,9 %, soit une progression de 6,2 %. C’est la hausse qu’a connu la pauvreté entre 2004 et 2010 au pays de Goodluck Jonathan, d’après le rapport « Analyse de la Pauvreté au Nigéria en 2010 » sorti lundi 13 février dernier. Ce qui correspond à 112 millions de personnes qui vivent dans la précarité, le Nigéria étant peuplé d’environs 180 millions d’âmes. Une situation inexplicable dans un état pétrolier. D’ailleurs, au moment où la pauvreté progressait, la croissance, également, suivait la même direction. Ainsi, le PIB nigérian a augmenté de 7,6 %. Difficile de faire plus curieux. « Un paradoxe », n’a pas hésité à lancer M. Yemi Kale, le statisticien qui a présenté l’enquête. Et, de poursuivre, « NBS estime que cette tendance pourrait se renforcer en 2011 si les impacts positifs potentiels de plusieurs programmes de lutte contre la pauvreté et le chômage ne sont pas pris en compte ». Ce rapport a aussi été la preuve que les régions et localités éloignées de la capitale économique sont souvent défavorisées sur le continent noir.
Au Nigéria, c’est le Nord-ouest et le Nord-est qui battent les records de la pauvreté, avec, respectivement, 77,7 % et 76,3 %. Mais, il faut dire que, malgré la proximité avec Lagos, le Sud-ouest n’est pas trop mieux loti, avec 59,1 %.