Togo : un indicateur de corruption discutable
Le récent rapport de « Transparency International » paru le premier décembre dernier et relatif à la corruption, classe le Togo parmi les quarante pays les plus corrompus au monde. Pour de nombreux observateurs, ce classement a priori défavorable à l’image de la république masque des réalités complexes qui méritent probablement un petit détour.
En 2005 la corruption avait été un thème phare, un chantier prioritaire de la campagne présidentielle de Faure Gnassingbé qui avait affirmé sa détermination à mettre en œuvre un processus sincère de démocratisation et d’édification de l’Etat de droit. Une fois au pouvoir, le gouvernement Gnassingbé a multiplié les initiatives tentant tant bien que mal d’endiguer le phénomène. Ainsi, en 2008 il a été décidé de la mise en place d’une structure ayant pour objectif de renforcer la commission de règlement des comptes, avec la particularité d’associer les citoyens à la dénonciation d’éventuelles pratiques frauduleuses.
En septembre dernier, L’Union économique et monétaire ouest-africaine, actuellement présidée par Faure Gnassingbé, annonçait la mise en place d’un numéro vert permettant aux citoyens et aux entreprises de signaler des cas de corruption dans la chaîne de passation des marchés publics. Un site Web présentant le fonctionnement des appels d’offres publics au sein de l’Union, ainsi qu’une instance chargée de traiter les recours éventuels devront également être crées.
Si un relatif ralentissement dans la mise en œuvre des réformes semble difficilement contestable, celui-ci devrait néanmoins être reconsidéré au regard d’une gestion parallèle de dossiers jugés plus sensibles, à l’instar de l’unité et de la réconciliation nationale, ainsi qu’au regard du contexte sociopolitique togolais encore vulnérable : les moyens nécessaires à la mise en œuvre de certaines réformes ne sont pas encore totalement réunis.
Plusieurs réalisations en matière de bonne gouvernance ont pu voir le jour, il n’en demeure pas moins qu’il reste encore de nombreux défis à relever. Le gouvernement Gnassingbé en est d’ailleurs conscient et reconnait volontiers qu’il va lui falloir conjuguer davantage ses efforts pour venir à bout du problème.
La lutte contre la corruption est un processus long qui nécessite du temps, de la méthode, de la persévérance, et surtout un certain ancrage dans les mentalités. Même si les résultats escomptés ne semblent pas toujours être au rendez-vous, il faut savoir se montrer patient !