Niger : Areva attise la colère de la population
Le géant français du nucléaire, Areva, a annoncé, mercredi dernier, sa décision de geler plusieurs de ses investissements dans le monde, dont ceux consentis sur le chantier d’Imouraren dans la région d’Agadez au Niger. Ce qui a totalement déplu à plus d’un nigérien. « Areva vient de prouver, une fois de plus, qu’il ne soucie jamais des intérêts du Niger et de son peuple. Nos dirigeants doivent traiter avec des partenaires qui respectent notre dignité », s’emporte M. G., un cadre des mines nigérien. En effet, fort de l’uranium dont regorge son sous-sol, Niamey nourrissait déjà des rêves de grandeurs. Selon les prévisions, l’exploitation de la mine d’Imouraren devait débuter à partir de 2014. Et, d’après les études, celle-ci allait propulser le Niger au deuxième rang du classement des producteurs mondiaux de la matière première nucléaire, juste derrière le Canada ; ce, en faisant bondir sa production annuelle de 3 000 à 8 000 tonnes. Mais, Areva en a décidé autrement. Le groupe français a tenté de se justifier en invoquant « l’impact du drame de Fukushima (Japon), le déclin des cours de l’uranium, la récession mondiale et des contraintes financières, pour procéder à un ralentissement de leurs investissements programmés sur le gigantesque chantier d’Imouraren ».
Autant dire que ce discours n’a convaincu personne au Niger. Quoi qu’il en soit, le vin ayant déjà été tiré, il faut le consommer quel que soit son goût. Vraisemblablement amer pour les nigériens.