Madagascar : Les PME peinent à se maintenir
La crise politique qui sévit au Madagascar depuis 2 ans est à la base des conséquences économiques énormes. Les petites et moyennes entreprises (PME) du pays en ont souffert le plus, avec une perte de marchés de 25% en moyenne dans une économie dominée par le secteur informel. Les PME, qui n’ont pas assez de fonds propres, sont moins armées pour s’attaquer aux difficultés. La branche la plus touchée du secteur des PME est celle de bâtiments. Son chiffre d’affaires est passé de 260 millions à 74 millions d’Euros à en croire le Programme des Nations Unies pour le Développement et près de 200 000 emplois ont été supprimés. Entre temps les politiciens malgaches peinent encore à trouver un compromis et à ramener le pays vers un ordre constitutionnel. Cette tergiversation a entrainé l’interruption des aides financières qui contribuent à moitié au budget de l’Etat.
Des dizaines des PME dans la branche du textile ont également fermé à cause de la suspension de l’accès préférentiel à l’ « African Growth and Opportunity » (AGOA). Les indécisions de la classe politique malgache est donc à la base de la déstabilisation de l’économie et de la baisse de la consommation des ménages. A titre illustratif, une petite entreprise réputée dans la vente de foie gras a, perdu énormément d’argent à la suite de cette crise politique. Alors qu’elle produisait environ 30 tonnes par semaines, elle se contente aujourd’hui de ne produire que 20 tonnes de foie gras. Néanmoins elle a pu conserver l’ensemble de ses 70 employés en imposant une rigueur dans les dépenses sur le carburant et le transport. Les PME malgaches sont donc vraisemblablement en danger et ne pourraient tenir un an de plus, si aucun accord politique n’est trouvé.