RD Congo : l’entreprenariat local en difficulté
« Je viens de fermer momentanément ma maison à cause d’excès de taxes imposées par notre gouvernement…et mes agents sont pour le moment en congé technique». C’est en ces termes que M. Koba Kisala Fanuel, propriétaire de la Maison Fridis (Friant diesel service), spécialisée dans la vente des pièces de système diesel d’origine européenne et asiatique, a expliqué le motif de la fermeture temporaire de sa société. De nombreux griefs comme celui-ci ont déjà été entendus de la part de nombreux commerçants congolais qui fustigent leur gouvernement, car celui-ci ne fait rien pour encourager et sauvegarder l’entreprenariat congolais. Toujours selon ceux-ci, le gouvernement laisse champ libre aux étrangers de se livrer au petit commerce pourtant réservé aux nationaux. En effet selon l’ordonnance-loi du 2 août 1979 portant réglementation du petit commerce en RD Congo, la vente du détail est une activité réservée aux nationaux, pourtant aujourd’hui de nombreux étrangers s’y adonnent. Non contents, ils font une « concurrence déloyale » aux nationaux en vendant leurs produits à vil prix. Ce qui rend plus difficile l’activité des hommes d’affaires congolais et étouffe le secteur informel qui à lui seul représente une grande part dans l’économie du pays. Mais en revanche les congolais ont tenu à préciser qu’ils ne veulent en aucun cas interdire aux étrangers d’exercer mais ils sont d’accord qu’ils exercent dans les grands investissements et la vente en gros pour le secteur du commerce. Le gouvernement congolais doit prendre conscience de l’urgence de la situation, au risque de se retrouver avec une grande partie de l’économie congolaise aux mains des étrangers mais surtout revoir les lois sur les taxes qui obligent de nombreux commerçants à fermer ou à avoir recours à des moyens illicites qui n’avantagent guère l’économie nationale.