Sénégal : Les CRCR contre l’accaparement des terres
Récemment, le gouvernement sénégalais vient d’octroyer 20 000 hectares de terre dans la localité de Fanaye à des investisseurs italiens pour y développer des biocarburants, ce qui a mécontenté le Conseil Régional des Coopération des Ruraux (CRCR), lequel craint la montée du phénomène de l’accaparement des terres dans ce pays ouest-africain. C’est pourquoi il a organisé un atelier d’échanges et de réflexion à Ndioum. Sécuriser les exploitations familiales constituait l’une des principales préoccupations émises lors de ces travaux. Pour aller plus loin, il a été même question de réfléchir à des stratégies locales de résistance au phénomène de l’accaparement des terres. Pas d’argument plus éloquent que ceux-là pour stimuler les autorités de tutelle à mieux écouter les raisons du ras-le-bol de leurs administrés.
En effet, ces sénégalais du monde rural vivent de leurs terres, en y pratiquant, notamment, de l’agriculture. Mais, de plus en plus, ils sont expropriés sans ménagement par l’Etat. Celui-ci avait promis une réforme du cadre foncier, qui tarde toujours à se concrétiser. Pendant ce temps, les investisseurs étrangers gagnent du terrain. Mais, les ruraux ne sont plus dupes. Lors de cet atelier, les participants ont été informés et formés sur le cadre juridique et institutionnel foncier, par exemple. Un bagage qui leur permettra, à coup sûr, de réclamer leurs droits quand besoin se fera sentir. Des alliances pour mieux lutter contre l’accaparement des terres ont également été proposées. Enfin, les organisateurs de ces travaux ont à nouveau appelé l’Etat à accélérer le processus de réforme foncière afin de mieux sécuriser les exploitations familiales.