Bénin : le Port de Cotonou dans l’impasse
Poumon de l’économie béninoise, le port autonome de Cotonou vit actuellement des moments difficiles. Alors qu’il génère plus de 100 millions de FCFA (220 millions dollars) de recettes, représentant plus de 40% des recettes nationales, le port de Cotonou est devenu la cible prisée des pirates qui se sont installés au large de ses eaux. De plus le port est aussi sujet au rejet des réformes d’assainissement. Selon son directeur général, le port générerait les 80 à 85% des recettes douanières. En revanche l’acharnement des pirates sur les navires à destination de Cotonou ou en transit, et le désormais débat sur l’application du Programme de vérification des importations (PVI-nouvelle génération), sont loin d’être des facteurs d’amélioration de cette performance. En effet de plus en plus de navires sont victimes des attaques répétées (une trentaine enregistrée) de pirates dans les eaux béninoises au point où le port de Cotonou figurerait désormais sur la liste rouge des endroits dangereux pour les investisseurs. En absence de statistiques, il serait comme pas difficile, d’imaginer le manque à gagner par l’économie béninoise si d’ici là des mesures drastiques ne sont pas envisagées. Une conséquence que l’on craint déjà serait l’augmentation des frais par les compagnies d’assurance. Ainsi le président Béninois, Boni Yayi, a sollicité l’aide des Nations Unies pour contrer ces pirates mais en attendant c’est de son homologue Nigérian qu’il obtient une patrouille mixte de forces navales qui surveille leurs côtes communes. Autre problème à l’horizon, il s’agit du rejet par les acteurs portuaires du PVI, destiné à instituer la transparence dans les importations et la fixation des taxes. L’Etat entreprend donc une profonde réforme sur les taxes douanières, fixées jusque-là selon la volonté des importateurs, qui seront désormais déterminées à leur valeur réelle.