La Belle : une pomme de terre guinéenne
La Guinée, ce n’est pas que des ressources minières mais aussi des atouts agricoles à faire valoir. Parmi ceux-ci, la Belle, une variété de pomme de terre cultivée dans la Moyenne-Guinée ou Fouta-Djalon, s’est illustrée par son développement fulgurant dans la sous-région ces deux dernières décennies. La Belle s’est retrouvée sous les feux des projecteurs pour la première fois en 1992. Le tubercule était alors l’un des arguments de la Fédération des Producteurs de Fouta-Djalon (FPFD), s’opposant à l’importation des pommes de terre pendant qu’ils vendaient les patates maison (entre février et juin). Cette affaire était une bonne pub pour la Belle. D’une récolte se limitant à 200 tonnes à l’époque, la production explosait déjà 4 ans plus tard en atteignant 1800 t en 1996 : un boom notamment justifié par le soutien dont la Belle a fait l’objet de la part des coopérations françaises et canadiennes (amélioration des semences, de la conservation et de la commercialisation). C’était donc les bases du succès actuel de la pomme de terre guinéenne : d’antan cultivée exclusivement dans les secteurs de Mali et de Dalaba en Moyenne-Guinée, la Belle est à présent plantée dans d’autres zones du Fouta-Djalon (Timbi Madina, Labé, Mamou, etc), une expansion l’ayant permis d’atteindre la production record de 20 000 t l’année dernière. Celle-ci est exportée à hauteur de 40 % vers des destinations-phares comme la Gambie, le Mali, le Sénégal mais aussi d’autres comme la Sierra-Leone et le Libéria. Avec les 20 milliers d’agriculteurs que compte la FPFD aujourd’hui, le meilleur est à venir pour la Belle et, également, les autres cultures de la région. Cet avenir rose passe par la maîtrise des marchés, la diminution des taxes, l’amélioration de la distribution et de la conservation des pommes de terre.