Le tourisme, une issue « durable » pour les Malgaches ?
Près de 5 000 personnes s’étaient retrouvées au chômage à Nosy Be (île malgache, située à 15 km de la côte nord-ouest de la Grande Terre) après la fermeture de l’usine sucrière (SIRAMA) et celle de la pêcherie. L’Île aux Parfums avait alors beaucoup misé sur le tourisme pour retrouver une stabilité économique, mais la crise de 2009 a conduit à une importante baisse de fréquentation des hôtels.
Cependant, le secteur touristique semble encore capable de créer de l’emploi à Nosy Be. Certains opérateurs croient en son potentiel et ont décidé de saisir cette opportunité.
Une trentaine de professionnels du tourisme se sont associés pour développer un Tourisme Durable. Réunis pour que cette île reste un calme et agréable, autant pour les touristes que pour la population locale.
On pouvait déjà voir quelques actions des hôteliers et autres prestataires de Nosy Be allant dans ce sens, mais le Groupement Interprofessionnel de l’Hôtellerie et du Tourisme de Nosy Be (GIHTNB) a tenu à coordonner et officialiser toutes ces bonnes pratiques. Profitant de son partenariat avec la coopération allemande, GIZ, le GIHTNB a décidé d’établir une charte pour le Tourisme Durable.
Deux consultants du GIZ, Richard Bohan et Mylène Faure, avaient effectué trois missions dans l’île aux Parfums pour faire un état des lieux du secteur touristique : comprendre la réalité du terrain, les attentes et les nécessités. Ils ont pu y évaluer le niveau d’engagement « durable » des opérateurs. Cette première phase a été suivie d’une session de sensibilisation pour que les professionnels du tourisme comprennent les enjeux du Tourisme Durable.
Après plusieurs mois de consultations et d’échanges, la charte « Nosy Be s’engage pour un Tourisme Durable » a vu le jour en juillet 2011. Celle-ci a pour socle l’environnement, le social et l’économie.
La cérémonie de signatures
Ce sont 29 opérateurs touristiques qui se sont engagés à respecter cette charte. Ils ont témoigné de leur engagement lors d’une cérémonie de signatures qui s’est tenue le mercredi 6 juillet dans la salle de conférence du Vanila Hotel & Spa. À cette occasion, Jean-Louis Salles, président du GIHTNB a précisé que cette adhésion implique un investissement concret pour faire de Nosy Be une destination touristique de qualité. Richard Bohan, également présent à cette cérémonie, a mentionné l’importance du volet social, suggérant d’intégrer davantage la population locale.
Lors de sa visite à Nosy Be en avril 2011, le Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Riana Andriamandavy, avait souligné l’important apport des activités touristiques de Nosy Be dans les recettes annuelles de l’État : environ 600 000 euros. Grâce à cette nouvelle charte, le secteur touristique pourrait bien continuer d’évoluer. Et dans le bon sens.