Nigéria : Perspectives troubles dans le secteur pétrolier
En résolvant le problème des multiples attaques perpétrées par des groupes armés contre les installations pétrolières dans le Delta du Niger, le gouvernement nigérian croyait avoir destiné son secteur pétrolier à un avenir heureux. A présent, bien que la production du brut atteint des sommets (2,3 millions de barils par jour), les perspectives du secteur sont plutôt inquiétantes.
Déjà, la pauvreté, cause principale des actes de vandalisme contre le secteur pétrolier, continue de sévir dans le Delta du Niger. D’ailleurs, la tranquillité dans cette région est suspendue à la rémunération régulière des anciens combattants armés, aujourd’hui amnistiés mais qui n’hésiteront certainement pas à recommencer leurs violentes revendications une fois le robinet fermé. C’est peut-être ce climat qui explique pourquoi Shell souhaite céder ses participations dans 4 blocs on shore, afin de se focaliser sur son exploitation offshore, loin de tout tracas. Malheureusement pour le géant anglo-néerlandais, pour le moment, les investissements se font très rares au Nigéria. Cela, principalement à cause de la nouvelle législation du secteur pétrolier qui tarde être promulguée. C’est normal que les entreprises, pour la plupart occidentales, traînent également les pieds, ne voulant très logiquement pas se lancer dans une affaire sans en connaître ni les tenants ni les aboutissants, surtout, en ce qui concerne les impôts.
Pour mettre la pression à ces dernières, le gouvernement nigérian pourrait se tourner vers la Chine, laquelle est à l’affût de tous les bons coups. Mais, en attendant tout ce remue-ménage, c’est le pays qui perd une bonne partie de ses devises, lesquelles proviennent à 90 % de la production du brut.