Ethiopie : Survival International dénonce l’expropriation des tribus indigènes
Survival International, une organisation qui défend les Droits des peuples indigènes dans le monde, s’en est pris, preuves à l’appui, au gouvernement éthiopien, lequel spolierait les terres agricoles des tribus concernées pour les céder à des investisseurs étrangers en vue d’y développer une agriculture intensive. Une nouvelle qui fait l’effet d’une bombe en cette période de sécheresse et de famine, qui affecte une bonne partie de l’Ethiopie.
Selon Survival International, le gouvernement éthiopien nourrit de grandes ambitions agricoles : il vise à atteindre 245 000 hectares de terres principalement dédiées à la culture de la canne à sucre, laquelle, comme les autres cultures mineures qui y seront développées, sera exporté. A cette fin, des terres situées dans la vallée de l’Omo (Sud-Ouest) auraient été cédées à des compagnies malaisiennes, italiennes et coréennes. Pourtant, 90 000 personnes issues des tribus indigènes survivent grâce aux mêmes terres agricoles. Ainsi, pour qu’elles ne fassent pas entendre leurs réclamations, le gouvernement éthiopien aurait interdit d’accès la région à la presse et aux étrangers. En parallèle, la police réprimerait sévèrement toute revendication par la torture, l’emprisonnement ou d’autres pratiques dissuasives. Conséquence : un climat de terreur s’est substitué au calme habituel de la vallée de l’Omo.
Survival International accuse même le gouvernement éthiopien de vouloir aller plus loin en construisant un certain nombre de barrages dans la région, dont l’eau sera affectée à l’irrigation. Une entreprise qui privera automatiquement les autochtones de l’eau dont ils ont besoin pour survivre. Tout cela, le gouvernement l’aurait fait unilatéralement sans demander l’avis des indigènes. Si toutes les allégations de Survival International s’avèrent vraies, c’est donc une mort à petits feux à laquelle il condamne les pauvres indigènes déjà confrontés aux effets de la sécheresse.