Kenya : Le feu contre la contrebande d’ivoire
Mercredi dernier dans le parc national de la Tsavo, le président kényan, Mwai Kibaki, a mis le feu à près de 5 tonnes d’ivoire issu de la contrebande et du braconnage. C’est, par là, un message fort que le Kenya veut lancer à tous les trafiquants de cette matière première dans son territoire ou en dehors. Le moins que l’on puisse constater, c’est que le tas d’ivoire incinéré était impressionnant : constitué de 335 défenses et de 42 553 objets gravés, la montagne blanche avait été interceptée en 2002, provenant alors du Malawi, de Zambie et de Tanzanie et destinée à Singapour. C’est donc un gros coup de filet que le Kenya avait réalisé. Ainsi, autant que les origines de l’ivoire étaient diverses, autant le Kenya n’a pas voulu organiser cette initiative seule mais avec tous les pays concernés et, aussi, avec la Lusaka Agreement Task Force (LATF), un organisme intergouvernemental qui œuvre, entre autres, dans la lutte contre la contrebande de la faune et de la flore du continent noir. Des actions de ce genre ont déjà eu lieu dans d’autres pays de la région, notamment, en Zambie (1992). Mais, à l’époque, il s’agissait d’initiatives propres à un Etat particulier tandis que le Kenya vient d’inaugurer l’ère des actions conjointes contre la contrebande et le braconnage. Il le faut bien car, sans cela, des 472 269 éléphants que compte l’Afrique actuellement d’après des chiffres révélés par la LATF, il ne restera plus grand-chose d’ici quelques temps.