Somalie : Retour à la raison des Shebab et Réponse favorable US
Face à la famine causée par l’extrême sécheresse que subit la Corne de l’Afrique, les rebelles d’Al Shebab, qui contrôlent une importante partie du territoire somalien, ont fini par appeler à l’aide internationale. « Le mouvement a formé une nouvelle commission pour s’occuper de la sécheresse et répondre aux problèmes de ceux qui en souffrent » a déclaré devant la presse le porte-parole du mouvement, Sheik Ali Mohamed Rage, avant d’ajouter, « qu’ils soient musulmans ou non, si leur intention est seulement d’aider ceux qui souffrent, ils peuvent prendre contact avec la commission qui leur donnera accès aux zones touchées par la sécheresse ». Ce qui a suscité diverses réactions, dont celle des Etats-Unis mercredi dernier. Selon la porte-parole du Département d’Etat américain, Victoria Nuland, la première puissance mondiale est « très préoccupée » par la situation climatique qui prévaut en Somalie. C’est pourquoi, d’après la même source, la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a mobilisé son bureau « afin de s’assurer qu’il n’y aura pas une nouvelle catastrophe humanitaire », comme l’a rapporté l’AFP. Dans le même élan, un diplomate américain sous couvert d’anonymat a estimé que c’est « aux pays donateurs » et à la « communauté internationale de tester leur réelle volonté de permettre aux gens mourant de faim de recevoir une aide humanitaire ». Un retour favorable qui aurait pu être défavorable au vu des antécédents. Car, en 2009, les Shebab avaient interdit aux organisations humanitaires de poursuivre leurs activités en Somalie, sous prétexte qu’elles étaient hostiles à l’islam. Cette décision avait contraint le Programme Alimentaire Mondiale à vider les lieux l’année suivante, laissant derrière lui plus d’un million de personnes sans assistance alimentaire. C’est pourquoi, le retour à la raison des islamistes, notamment, après un récent rapport alarmant des Nations Unies, a été salué par la même organisation. Néanmoins, l’ONU a exigé aux rebelles des garanties de sécurité de son personnel avant de se réinvestir en Somalie.