Côte d’Ivoire : l’économie peut-elle se relancer ?
L’économie ivoirienne peut-elle se relancer ? Si la question mérite bien d’être posée, la réponse en revanche ne serait pas facile à trouver. Si l’espoir est permis aujourd’hui pour le premier producteur mondial de cacao, c’est à cause d’une sécurité améliorée et du retour de l’aide extérieure. Pour Jean-Louis Billon, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (CCI), l’économie ivoirienne est à rebâtir. Les pertes économiques de cette crise s’évaluent à des milliards de FCFA. En effet la première entreprise privée du pays, le géant agro-industriel SIFCA, estime ses pertes à 20 milliards de FCFA (44 millions de dollars) de pertes en raison des pillages et de la perte d’exploitation. A l’échelle nationale, les pertes atteindraient entre 600 et 1.000 milliards de FCFA (entre 1,3 et 2,2 milliards de dollars) selon une estimation provisoire de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). Tous les secteurs de l’économie ivoirienne ont été sérieusement touchés, hôtellerie, industrie, transport, télécommunication (pour ne citer qu’eux), personne n’a été épargnée. A cet effet les pertes font actuellement l’objet de discussions serrées entre professionnels et gouvernement, en vue d’une indemnisation par l’Etat et aussi des allègements fiscaux et reprise du remboursement de la dette intérieure qui est de 300 milliards de FCFA. Toutefois, la remise en marche des banques, la réouverture des deux ports du pays (Abidjan et San Pedro, dans le sud-ouest), où transite le cacao qui représente 40% du PIB, sont des étincelles d’espoir qui éclaire l’horizon économique ivoirien. Pendant ce temps le gouvernement ivoirien estime ses besoins pour les prochaines années à 29 milliards de dollars espérant une aide de la communauté internationale, de la France et du FMI, qui doit reprendre ses décaissements en Juillet.