Guinée Equatoriale : Concurrence entre Malabo et Bata
Malabo, la capitale et première ville, et sa dauphine, Bata, constituent les principaux ports en Guinée Equatoriale. Une situation qui en fait d’éternels sujets de comparaison. Surtout, du fait que les deux ont été récemment rénovés et élargis. Mais, à bien observer, l’on peut remarquer un certain équilibre des forces.
Actuellement, la majeure part des importations équato-guinéennes transitent par le port de Bata. Avec un million de tonnes métriques de marchandises l’année dernière, celui-ci a totalisé le double du trafic de Malabo (494 194 tm) pour cette catégorie. Un tournant car le port de la capitale a toujours dominé l’import avant l’an 2000, fort des travaux de construction des exploitations pétrolières à l’époque; une hégémonie qui s’est ébranlée à partir de l’entrée en jeu des ports de Luba et de K5, destinés à accueillir le matériel pétrolier. Pendant ce temps, Bata est monté en puissance grâce, notamment, à l’afflux de matériaux utiles aux chantiers alors en construction dans la partie continentale du pays.
Heureusement pour Malabo qu’il y a l’export, un volet qu’il domine particulièrement. De cette frontière sortent essentiellement les hydrocarbures. Néanmoins, ceux-ci empruntent d’ordinaire le chemin du port pétrolier, délaissant le commercial. Quant au port de Bata, il constitue la porte de sortie du bois, la deuxième richesse du pays, ainsi que du café et du cacao. Le transit des essences peut d’ailleurs justifier la faiblesse de ses exportations ces dernières années. Car, au lendemain de la crise économique mondiale, les exportations du bois y ont chuté jusqu’à atteindre 27 673 tm en 2009, moins du dixième du trafic en 2005 (315 323 tm). Avec la reprise que connaît ce secteur, on peut imaginer que Bata supplante à nouveau Malabo.