Zambie : Plus de financement européen pour Glencore et MCM
La semaine dernière, la Banque Européenne d’Investissement (BEI), institution publique qui finance le secteur privé dans l’Union Européenne et, également, dans les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), a décidé d’interrompre toute subvention en faveur de Glencore. Pour cause, celui-ci est actuellement accusé de fraude fiscale, une affaire en rapport avec l’une de ses filiales en Zambie.
Les controverses autour de Glencore, le géant suisse des matières premières, ne sont pas récentes. Surtout en ce qui concerne Mopani Copper Mines (MCM), sa filiale cuprifère zambienne. Alors qu’aujourd’hui, le suisse est accusé d’évasion fiscale, ce, en ayant vendu ses minerais à des prix dérisoires en comparaison à ceux du marché international, en 2005, Glencore faisait déjà l’objet de critiques pour la pollution à l’oxyde de soufre que causaient les installations de MCM. C’est alors que la BEI avait consenti un prêt de 50 millions d’euros (68 millions de dollars) en sa faveur destiné à l’achat d’un matériel de moitié moins polluant que le précédent. Et, normalement, l’institution financière devait continuer à soutenir MCM jusqu’à l’éradication de tout agent polluant. Mais, « en raison de préoccupations graves sur la gouvernance de Glencore, … le président de la BEI a demandé à ses services de refuser toute nouvelle demande de financement de cette société ou de l’une de ses filiales », peut-on lire sur le site web de la BEI. Celle-ci a même ouvert une enquête interne et saisi l’Office Européen AntiFraude (OLAF) de l’affaire.
Si, après investigation, Glencore s’avérait coupable de fraude fiscale, il pourrait être contraint de rembourser de manière anticipée le prêt de la BEI, lequel va normalement jusqu’en 2016, et, devra payer des pénalités financières à la Zambie. Pour l’heure, en tout cas, le géant suisse clame son innocence.