La MINUSCA a documenté en Centrafrique 483 violations et abus des droits de l’homme au dernier trimestre de 2022
Un Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine, Yao Agbetse a déclaré lundi à la presse que la situation des droits de l’homme dans ce pays d’Afrique centrale reste très préoccupante, indique un communiqué publié par le service de presse de l’ONU.
A s’en tenir aux propos de ce responsable, qui a effectué une visite de dix jours dans le pays, la Division des droits de l’homme de la Mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA) a documenté et vérifié 483 violations et abus des droits de l’homme et du droit humanitaire qui ont touché 1.300 victimes civiles, au cours du dernier trimestre de 2022.
Yao Agbetse regrette que les efforts du gouvernement pour redéployer les forces de défense et de sécurité sur une grande partie du territoire national, et poursuivre le programme de désarmement, démobilisation et réintégration des membres de groupes armés, n’améliorent pas encore significativement la situation des droits de l’homme.
Pire, certaines violations des droits humains ont été perpétrées par des éléments des forces armées centrafricaines (FACA). «Les forces gouvernementales ont été responsables d’arrestations et de détentions arbitraires, de violations du droit à la vie, à l’intégrité physique et mentale, et d’abus aux barrages routiers», a déploré Agbetse, jugeant ces agissements d’«inacceptables».
Les forces de sécurité intérieure, les FACA et les forces bilatérales alliées ont été responsables de 58% des violations ayant entraîné 70% des victimes, tandis que les groupes armés ont commis le reste des violations, a détaillé l’expert onusien.
Aussi, les forces bilatérales russes, y compris celles engagées conjointement avec les forces armées centrafricaines, continuent-elles d’infliger des traitements cruels, inhumains, humiliants et dégradants à la population civile.
Agbetse a demandé que cessent l’obstruction des opérations de la MINUSCA par ces forces, ainsi que des actes de torture et de mauvais traitements auxquels elles soumettent des personnalités qui occupent des postes d’autorité de l’Etat.
Il a également appelé le gouvernement centrafricain «à vérifier les allégations d’abus et de violations des droits de l’homme, envoyer des équipes sur place et mener des enquêtes impartiales», soutenant que «l’accès à la justice pour les victimes et leur protection (…) doivent guider l’action de l’Etat».