Assassinat de Thomas Sankara: Place aux plaidoiries de la défense après les 30 ans de prison requis contre l’ex-président Compaoré
Le Parquet militaire au Burkina Faso, a demandé mardi au tribunal de reconnaître l’ex-président Blaise Compaoré, coupable «d’attentat à la sûreté de l’Etat », de « recel de cadavre et de complicité d’assassinat» et requiert contre lui trente ans de prison ferme pour son rôle dans l’assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara, tué avec douze de ses compagnons lors d’un coup d’Etat en 1987.
Trente ans de prison ont également été requis contre le commandant de la garde présidentielle de l’époque, Hyacinthe Kafando qui est soupçonné d’avoir mené le commando qui a tué Thomas Sankara et ses collaborateurs, le 15 octobre 1987. Kafando est en fuite depuis 2016.
Vingt ans de prison ont été requis contre le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987 et principal accusé présent. Il purge déjà une peine de 20 ans, pour une tentative de coup d’Etat en 2015.
Plusieurs peines d’emprisonnement ferme – de trois à vingt ans – ont également été requises contre cinq accusés et une de onze ans avec sursis. Enfin, le parquet a requis l’acquittement, «pour faits non constitués», pour trois accusés et pour «prescription» pour les deux derniers mis en cause.
Le principal accusé, l’ancien président Blaise Compaoré (1987-2014), avait été porté au pouvoir par un putsch ayant coûté la vie à Thomas Sankara, leader progressiste et icône panafricaine alors au pouvoir depuis 1983. Chassé du pouvoir par la rue en 2014, Blaise Compaoré vit depuis en Côte d’Ivoire, ses avocats ayant dénoncé «un tribunal d’exception».
Suspendu, après un coup d’Etat militaire au Burkina le 24 janvier dernier, le procès avait repris le 2 février avec les plaidoiries des parties civiles qui se sont achevées lundi dernier. Le procès doit se poursuivre avec les plaidoiries des avocats de la défense.