Le président tunisien Saied rejette les «ingérences» étrangères

Le président tunisien Kais Saied a rejeté jeudi les «ingérences» étrangères dans les affaires internes de son pays, accusant l’un de ses prédécesseurs sans le nommer de «comploter» contre la sûreté de l’Etat.

«La Tunisie est un Etat libre et indépendant et il n’est pas question de s’ingérer dans ses affaires (…)», a martelé le président Saied à l’ouverture du premier conseil des ministres depuis la formation lundi du nouveau gouvernement.

«Nous n’acceptons pas que notre souveraineté soit mise sur la table des négociations avec l’étranger», a-t-il ajouté, en faisant allusion à l’ancien président, Moncef Marzouki, sans le citer nommément.

Lors d’une manifestation samedi dernier à Paris, où il réside, Marzouki, ex-président de la Tunisie entre 2011 et 2014, avait appelé «le gouvernement français à rejeter tout soutien à ce régime et à cet homme (Kais Saied) qui a comploté contre la révolution et aboli la constitution».

Saied a appelé sa nouvelle ministre de la Justice à ouvrir une enquête sur «cette affaire», évoquant son intention de retirer à M. Marzouki son passeport diplomatique.

Le Chef de l’Etat tunisien a par ailleurs fait part jeudi à l’ambassadeur américain à Tunis, Donald Blome, de «son mécontentement de voir la situation en Tunisie inscrite à l’ordre du jour du Congrès américain».

Fin juillet, après des mois de blocage politique, le président Saied a invoqué un «péril imminent» pour s’arroger les pleins pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire).

Le 22 septembre, il a promulgué un décret qui officialise la suspension de plusieurs chapitres de la Constitution et instaure des «mesures exceptionnelles» censées être provisoires, le temps de mener des «réformes politiques», dont des amendements à la Constitution de 2014.

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