Des dizaines de comptes bancaires gelés au Zimbabwe pour trafic de devises
La Banque centrale du Zimbabwe a annoncé mardi avoir gelé les comptes bancaires de 30 personnes accusées d’échanger illicitement des devises étrangères par le biais de téléphones portables et des réseaux sociaux.
La Reserve Bank of Zimbabwe a déclaré mardi dans un communiqué avoir identifié 30 personnes «abusant des services de télécommunications mobiles et d’autres plateformes de médias sociaux pour des transactions de change illégales et du blanchiment d’argent».
Leurs comptes ont été gelés et ils sont désormais interdits bancaires pour deux ans. Ils risquent également d’être bloqués par les opérateurs téléphoniques. Le Zimbabwe est depuis des années plongé dans une grave crise économique.
Le gouvernement s’efforce de promouvoir la monnaie locale depuis qu’elle a été temporairement abandonnée en 2009 au profit notamment du dollar américain en raison d’une hyperinflation. Confronté à un manque de liquidité, le pays a imprimé de nouveaux billets en 2016.
La monnaie locale a continué de perdre de la valeur et les devises étrangères s’échangent sur le marché noir à des taux avantageux. De nombreux Zimbabwéens ont assisté, impuissants, à la flambée des prix.
Le Zimbabwe, qui n’a pas remboursé sa dette de plus de 9,3 milliards d’euros depuis 20 ans, tente de redorer son image auprès de ses créanciers internationaux.
Le gouvernement a récemment annoncé avoir versé des remboursements au Club de Paris, un groupe de 22 créanciers publics regroupant notamment la France, les Etats-Unis ou encore l’Allemagne, sans donner de détail sur les montants.
«Nous devons être reconnus comme étant de bons débiteurs», a déclaré le ministre des Finances MthuliNcube, lors d’une conférence en ligne. La dette du Zimbabwe représente 71% du PIB dont près de 6 milliards d’euros sont des arriérés.