L’Estonie résolue à retirer ses soldats du Mali, si Bamako coopère avec Wagner
L’Estonie a averti mercredi le gouvernement malien de Bamako qu’une coopération avec le groupe paramilitaire privé russe Wagner conduirait au retrait de la centaine de militaires estoniens participant à l’opération antijihadiste Barkhane conduite par la France dans les pays du Sahel.
«Je suis convaincu que si un accord de coopération est conclu avec le groupe Wagner et que l’armée privée Wagner commence à opérer au Mali, le contingent estonien s’en ira», a déclaré le ministre estonien de la Défense, Kalle Laanet, à la chaîne publique estonienne Vikerraadio.
Les autorités de transition au Mali et leur président, le colonel Assimi Goïta sont soumis à des pressions internationales, en particulier de la France et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO, 15 pays), pour organiser des élections en février 2022 et renoncer à une éventuelle coopération avec le groupe de sécurité privé russe Wagner.
Des milliers de Maliens ont pourtant manifesté ce 22 septembre à Bamako pour apporter leur soutien au Gouvernement de transition dominé par les militaires face aux pressions internationales, rejetant l' »ingérence extérieure ».
«Cette manifestation a pour objectif de demander le départ de la France, appeler la CEDEAO et l’Union Africaine à agir dans l’intérêt des peuples pour une Afrique unie», a déclaré Bassarou Sylla, membre fondateur du mouvement Yérèwolo (hommes dignes).
Dans un communiqué publié dimanche 19 septembre 2021 par le ministère malien des Affaires étrangères, le Gouvernement malien de transition invoque l’exercice de sa «souveraineté et le souci de préserver son intégrité territoriale».
Le gouvernement malien «ne permettra à aucun Etat de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas», a prévenu le ministère malien.
La France considère qu’un accord entre Bamako et les Russes serait incompatible avec sa présence militaire au Mali où les forces maliennes, françaises et européennes, aux côtés des casques bleus de l’ONU, combattent des insurgés liés à l’État islamique et à al-Qaïda.