Burkina Faso: 275.000 personnes contraintes de fuir diverses violences
Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) sonne l’alerte sur l’augmentation de la violence au Burkina Faso et la « lente et insuffisante réponse humanitaire » pour expliquer ce regain des déplacements, dans un communiqué publié lundi.
Selon le NRC, en moyenne, 13.000 personnes par semaine ont été forcées à fuir leur foyer depuis avril. Les autorités gouvernementales du Burkina chargées d’enregistrer les populations affectées ont du mal à gérer un nombre toujours croissant de déplacés, alerte l’organisme.
«Nous demandons au gouvernement de nous laisser intervenir et d’apporter notre soutien. Les organisations de secours ont la capacité d’aider les personnes dans les zones les plus inaccessibles où l’aide est urgente, en complément du travail essentiel des autorités» du pays, a déclaré dans un communiqué, le directeur du NRC au Burkina Faso, Manenji Mangundu.
«La réponse humanitaire visant à aider les personnes dans le besoin prend beaucoup de retard. Une grave carence dans le financement de l’aide, combinée à un manque de capacité des autorités locales, empêche les organisations humanitaires comme la nôtre de réagir à temps», a déploré Mangundu.
La réponse humanitaire à ce fléau dans le pays en 2021 requiert quelque 607 millions USD, mais il n’est financé qu’à hauteur de 24% à ce jour, déplore l’organisation norvégienne.
Selon l’organe humanitaire du gouvernement, le CONASUR, plus de 1,4 million de personnes sont déplacées à l’intérieur du Burkina Faso, 4,8 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire et 2,9 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë.
Le Burkina Faso est ciblé depuis 2015, par des attaques jihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du Nord et de l’Est, comme ses voisins le Mali et le Niger.