Guinée: Le mandat d’arrêt international contre S. Koundouno prolonge le bras de fer FNDC-pouvoir
Un tribunal de la Guinée-Conakry vient de lancer un mandat d’arrêt international contre Sékou Koundouno, administrateur de la plateforme de la société civile ‘Balai Citoyen’ et responsable des stratégies du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).
«Sékou Koundouno a régulièrement été convoqué par l’officier enquêteur de la Direction centrale de la police judiciaire à l’effet d’être entendu sur les chefs d’infractions d’association de malfaiteurs, incendie volontaire, troubles à l’Etat par le massacre, la dévastation ou le pillage, participation à un mouvement insurrectionnel et menace par le biais d’un système informatique», indique le doyen des juges, Elhadj Ousmane Coumbassa, du tribunal de Dixinn.
«Sekou Koundouno a, dès l’interpellation de certaines personnes, pris la fuite en se soustrayant ainsi à la procédure d’information ouverte à charge et à décharge pour éclairer sur le déroulement des faits. Il a, de l’étranger, continué à publier des messages de nature à troubler la sécurité et l’ordre publics», a-t-il dit.
La Guinée a été le théâtre entre octobre 2019 et octobre 2020 d’une intense agitation autour de la candidature d’Alpha Condé, à un troisième mandat controversé. La contestation, menée par l’opposition et une partie de la société civile et plusieurs fois brutalement réprimée a fait des dizaines de morts.
Condé a soumis en mars 2020 un projet de nouvelle Constitution à un référendum. L’adoption lui a permis d’invoquer cette nouvelle Constitution pour s’affranchir de la limite de deux mandats et se présenter à la présidentielle d’octobre 2020, à nouveau entourée de violences.
Il a été proclamé vainqueur par la Cour constitutionnelle. L’opposition a dénoncé un «coup d’Etat électoral». Les Etats-Unis, la France et l’Union européenne ont émis des doutes sur la crédibilité de ces scrutins.