Le Mali tente d’obtenir des USA la levée de leur embargo sur l’importation des avions militaires
En visite aux Etats-Unis, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop a demandé à Washington de lever son blocage pour l’acquisition d’un avion militaire de transport. Cet avion aurait dû être livré ce mois d’août.
Le ministre malien s’est rendu du 16 au 20 août aux Etats-Unis, où il a rencontré notamment le chef de la diplomatie américaine pour l’Afrique, Robert Godec.
Dans un communiqué rendu public dimanche 22 août, l’ambassade malienne à Washington précise que «le ministre a sollicité l’accompagnement des USA pour faire face à l’ensemble des défis auquel le Mali est confronté, au lieu de se focaliser uniquement sur le financement des élections».
Le colonel Assimi Goïta, qui dirige le Mali depuis le coup d’Etat qui a renversé, le président Ibrahim Boubacar Keïta, s’est engagé à rendre le pouvoir aux civils, après des élections prévues en février 2022.
Selon ce communiqué, le ministre, qui rappelle aux Américains que le Mali s’est engagé «à diversifier ses partenaires, a également souligné la nécessité de renforcer la capacité opérationnelle des forces armées par la levée du blocage sur la licence d’exportation de l’avion Casa C-295 dont le transpondeur est d’origine américaine (…)».
Le premier Casa a permis, en plus des interventions humanitaires dans les zones d’accès difficile, le transport de près de 50.000 personnes entre 2016 et 2020.
Un second exemplaire de cet avion militaire de transport tactique d’Airbus, offrant une capacité de transport de 48 à 71 passagers et de 7 tonnes de fret, aurait dû être livré en 2021, afin de renforcer les capacités de déploiement de l’armée malienne, notamment dans le nord du pays.
Le ministère malien des Affaires étrangères estime que les Américains bloquent la livraison de cet avion à cause «d’allégations d’utilisation d’enfants soldats par le Gatia», un groupe armé touareg pro-gouvernemental accusé de «crimes de guerre» par la Commission internationale sur le Mali établie par l’ONU.
Diop a rassuré ses interlocuteurs de «l’engagement des autorités à travailler à un retour rapide à l’ordre institutionnel à l’issue d’élections transparentes, libres et crédibles».