Guinée-Bissau: Le PAIGC a suspendu cinq députés pour des inconduites d’indiscipline
Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), a suspendu pour une période de trois ans cinq de ses députés qui avaient voté en faveur du programme du Gouvernement de Nuno Gomes Nabiam en 2020, en violation des consignes données par la direction du parti.
Le député ne saurait être poursuivi, mis en prison ou exclu pour avoir émis une opinion contraire à celle de son parti quand il est dans l’exercice de ses fonctions, a souligné l’avocat, Me Nelson Moreira. En 2018, quinze députés du PAIGC qui a mené la lutte pour l’indépendance en 1974 du pays (ex-colonie portugaise) avaient été exclus pour le même motif. Ils ont par la suite créé le Mouvement pour l’alternance démocratique (Madem), qui a obtenu 27 élus lors des législatives de 2019 et remporté la présidentielle de la même année.
Umaro Sissoco Embalo, issu de l’opposition, a été donné vainqueur par la présidentielle de décembre 2019 avec 53,55% des voix. Une victoire que contestait son rival Domingos Simoes Pereira (crédité de 46,45%), du PAIGC.
Dénonçant une «fraude électorale», M. Pereira avait dénoncé des résultats «pleins d’irrégularités, de nullités et de manipulations». La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), médiatrice historique dans la crise, avait recommandé «à titre exceptionnel» que la Commission électorale «engage une procédure de vérification de la consolidation nationale des données issues des Commissions régionales du second tour».
La Commission électorale a de nouveau donné Sissoco Embalo vainqueur de l’élection présidentielle, après une vérification des procès-verbaux. La Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance en 1974 une multitude de coups d’Etat et de tentatives de coups de force, ainsi qu’une succession de gouvernements.