Burkina Faso/Premier procès anti-terrorisme: Deux jihadistes condamnés à 20 ans de réclusion
La justice burkinabè a condamné mardi à 20 ans de prison deux jihadistes burkinabè, auteurs d’une attaque en 2018 contre une école dans le nord du Burkina Faso, au cours d’un procès placé sous haute sécurité.
Les deux inculpés, âgés de 38 et 29 ans, qui se présentent comme cultivateur et éleveur, étaient jugés devant la chambre correctionnelle du pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme pour «association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste», «détention illégale d’armes et de munitions de guerre», «complicité de terrorisme» et «destruction volontaire de biens».
Selon le parquet, les deux inculpés, «membres combattants» du groupe armé Ansaroul Islam, ont le 2 mai 2018, attaqué et incendié l’école primaire de Bafina, localité située dans la province du Sanmatenga, dans la région du centre-nord. Accompagnés de quatre autres personnes, ils avaient également incendié le domicile du directeur de l’école, avant d’emporter deux motos.
Reconnus coupables, ces deux jihadistes ont été condamnés à une peine d’emprisonnement de 20 ans dont 15 ans de sûreté. Ils devront également payer des dommages et intérêts de près de 4 millions de francs CFA (environ 6.000 euros). Lundi dernier, la Chambre correctionnelle du pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme a ouvert les premiers procès pour terrorisme au cours desquels dix dossiers vont être jugés jusqu’au 13 août.
Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques jihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du Nord et de l’Est proches du Mali et du Niger, également confrontées aux actions meurtrières des jihadistes armés.
Ces attaques, souvent couplées à des embuscades et attribuées aux groupes jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda, ont fait plus de 1.500 morts et contraint plus de 1,3 million de personnes à fuir leurs foyers.