Le chef de la milice libyenne Kaniyat abattu par ses anciens alliés de l’Est
Le chef de la milice libyenne Kaniyat, Mohamed al-Kani, accusé de violations graves des droits humains, a été abattu par balles mardi dans sa ferme à Benghazi (est), où il résidait, après avoir «résisté» à des membres de l’armée de l’Est venue l’arrêter munis d’un mandat d’arrêt pour «crimes de guerre», a révélé une source militaire.
Sa milice « Kaniyat », qui comptait dans ses rangs cinq de ses frères, avait pris en 2015 le contrôle de la ville de Tarhouna, à 80 km au sud-est de Tripoli (ouest), et a fait allégeance au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen et rival de l’ancien Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli à l’Ouest de la Libye.
Durant ces années, la milice «enlevait, détenait, torturait, tuait et faisait souvent disparaître des personnes qui s’y opposaient ou qui étaient soupçonnées de le faire», selon l’ONG Human Rights Watch (HRW).
La milice Kaniyat avait aussi fait de Tarhouna sa base arrière dans sa tentative avortée de prendre le contrôle de la capitale Tripoli, à compter d’avril 2019.
Après la reprise de la ville de Tarhouna par les forces loyales au GNA à l’été 2020, plusieurs charniers y ont été découverts, sans que leurs victimes ne puissent être liées à des exactions de la milice Kaniyat.
Bannie de Tarhouna, la milice Kaniyat a aussi été sanctionnée par les Etats-Unis en novembre dernier et par le Royaume-Uni en mai, gelant les avoirs des membres de la milice et leur interdisant l’accès à leurs territoires.
En Libye, un cessez-le-feu entre rivaux a été signé en novembre et un nouveau Gouvernement chargé d’unifier les institutions a été désigné en mars. Il doit mener la transition d’ici des élections législatives cruciales prévues en décembre prochain.