Eswatini: L’Etat reconnaît 27 morts dans la répression de manifestations anti-Monarchie
Le royaume d’Eswatini a reconnu mercredi la mort de 27 personnes, tuées dans une violente répression des manifestations contre la monarchie qui ont secoué le régime.
Depuis quelques semaines, des centaines de jeunes se révoltent et réclament de l’emploi ou une vie meilleure condition de vie. En réponse, le royaume a imposé un couvre-feu, déployé l’armée et limité l’accès à internet.
Des manifestants en colère ont pillé et brûlé des magasins. Contre les tirs à balles réelles de la police, ils ont répliqué avec des jets de pierre. «Malheureusement, oui, 27 personnes ont perdu la vie», a déclaré mercredi le ministre du Commerce Manqoba Khumalo, précisant que la plupart des décès remontaient à la semaine dernière. «La force a dû être utilisée et dans certains cas, des coups de feu ont dû être échangés et il y a eu des victimes», a-t-il poursuivi.
L’ONG Amnesty International avait de son côté décompté au moins 20 morts, six disparus et quelque 150 blessés notamment par balles. Selon le gouvernement, les destructions lors des manifestations représentent une perte de 178 millions d’euros et près de 5.000 personnes ont perdu leur moyen de subsistance.
L’ONU, l’Afrique du Sud, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont appelé le pays à la «retenue» et dénoncé un «usage disproportionné de la force». Une mission d’enquête y a été envoyée par l’organisation régionale, la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe, 16 pays).
Couronné en 1986 à l’âge de 18 ans, Mswati III, qui a 15 épouses et plus de 25 enfants, est décrié pour sa poigne de fer et son train de vie fastueux dans un pays dont les deux tiers de la population vivent sous le seuil de pauvreté.