Nigeria: Arrestation du dirigeant séparatiste pro-Biafra Kanu pour pacifier le sud-Est?
Le leader indépendantiste biafrais Nnamdi Okwu Kanu a été arrêté à l’étranger et transféré au Nigeria où il et incarcéré de nouveau ce mardi.
Nnamdi Kanu, disparu depuis une descente de l’armée à son domicile en octobre 2017 alors qu’il était en liberté sous caution, a été présenté mardi devant la justice, qui a autorisé son incarcération et annoncé que son procès pour «terrorisme» se tiendrait en juillet.
«Le chef de l’Ipob (Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra) a été arrêté le 27 juin» en collaboration avec des services de sécurité dont la nationalité et le lieu de son arrestation n’ont pas été dévoilés, a déclaré Abubakar Malami, ministre de la Justice et procureur du Nigeria lors d’une conférence de presse.
«Il est accusé de s’être livré à des activités subversives, notamment des incitations à la violence contre l’Etat nigérian et ses institutions à travers des messages diffusés à la télévision, à la radio et sur les réseaux sociaux», a ajouté le ministre.
L’ex-Biafra, région du Sud-est du Nigeria qui comprend les Etats essentiellement peuplée par la communauté Igbo, fut le théâtre d’une sanglante guerre civile entre 1967 et 1970.
Après la mort de plus d’un million de personnes, notamment de famine, et l’échec d’une rébellion à bout de souffle, la « République du Biafra » avait fini par réintégrer le Nigeria.
L’arrestation de Nnamdi Kanu survient après des mois de troubles dans le sud-est du Nigeria et la création du mouvement paramilitaire de l’ESN (Eastern Security Network, Réseau sécuritaire de l’Est).
Au moins 127 policiers ou membres des forces de sécurité ont été tués et une vingtaine de postes de police et des bureaux de la commission électorale dans cette région, ont été pris d’assaut depuis le début de l’année, selon un décompte des médias locaux.