Washington dénonce le recours à des adolescents lors du massacre dans le village burkinabè de Solhan
La plupart des jihadistes ayant commis un massacre début juin au Burkina Faso étaient des adolescents, a affirmé lundi l’ambassadrice américaine à l’ONU, en appelant à agir davantage contre l’utilisation des enfants dans les conflits armés.
«Au début du mois, dans le village de Solhan dans la région du Sahel, un groupe armé non étatique a tué plus de 130 civils, dont beaucoup d’enfants âgé principalement de 12 à 14 ans. Des enfants tuant des enfants», a dénoncé Linda Thomas-Greenfield, lors d’une visioconférence de chefs d’Etat consacrée aux enfants utilisés dans les conflits.
A Solhan, dans le nord-est du Burkina Faso, 132 personnes selon les autorités et 160 selon des sources locales ont été tuées dans l’attaque attribuée à des jihadistes et survenue dans la nuit du 4 au 5 juin.
Le porte-parole du gouvernement burkinabè, Ousséni Tamboura avait déjà évoqué la semaine dernière, la participation d’adolescents à cette attaque, la plus meurtrière dans un seul rush au Burkina Faso depuis le début des violences jihadistes en 2015. Le porte-parole avait précisé que cette information venait de suspects arrêtés quelques jours avant l’attaque.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières de groupes jihadistes armés. Ces attaques ont fait environ 1.500 morts et contraint près 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.
Le président Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, a appelé dimanche l’opposition et la société civile, à «surseoir aux marches et meetings projetés» contre l’insécurité dans son pays en proie à des attaques jihadistes.
En réaction à l’appel de Kaboré, l’opposition a confirmé la tenue des «marches» dans tout le pays les 3 et 4 juillet, pour «protester contre la dégradation de la situation sécuritaire et exiger des mesures fortes» face à la montée des violences jihadistes dans le pays.