L’opposant guinéen Oumar Sylla condamné à trois ans de prison ferme
La Cour d’appel de Conakry a condamné jeudi à trois ans de prison ferme un opposant au président guinéen, Alpha Condé, poursuivi notamment pour «diffusion de fausses nouvelles et attroupement illégal» lors du grand mouvement de contestation contre un troisième mandat du président Condé.
«La Cour retient Oumar Sylla, alias Foniké Mangué, dans les liens de la culpabilité et le condamne à trois ans d’emprisonnement ferme», a déclaré le président de la Cour, Seydou Keita.
Des partisans de l’opposant ont manifesté leur réprobation dans la salle et aux abords de la Cour d’appel, dans le centre de Conakry, en scandant des slogans comme «Justice corrompue, Abus de 3e mandat ou encore Alpha Condé zéro».
Les avocats de Sylla ont indiqué qu’ils introduiraient un pourvoi en cassation devant la Cour suprême. Lors de son procès en appel, Sylla n’a pas répondu aux questions du procureur qui lui demandait s’il reconnaissait avoir dit sur une radio privée que M. Condé «est un dictateur, un sanguinaire, un tueur» ou avoir «demandé à la foule de faire un assaut final sur les institutions».
Sylla est le responsable de la mobilisation du FNDC, coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile qui a mobilisé pendant des mois contre un troisième mandat du président Condé.
La contestation, plusieurs fois brutalement réprimée, a fait des dizaines de morts. M. Condé, 83 ans, a été proclamé vainqueur dès le premier tour de la présidentielle du 18 octobre 2021. Scrutin via lequel il a entamé son 3è quinquennat.
Les législatives du 22 mars 2020, boycottées par les principaux partis d’opposition et marquées par des violences, avaient assuré à M. Condé une majorité de plus des deux-tiers du Parlement.