Le Swaziland au bord de la faillite
Du fait d’une croissance économique inexistante et d’une mauvaise gestion du Trésor Public, les finances du Swaziland sont au plus bas. Qu’ils émanent de l’administration locale ou des observations extérieures faites par les institutions financières internationales, tous les avis convergent vers cette seule et même conclusion, impliquant l’urgence de trouver des solutions.
Pour preuve, la semaine dernière, M. Majozi Sithole, ministre des Finances, déclarait qu’il serait difficile de prendre en charge les salaires du mois de mai des 35.000 fonctionnaires alors que le pays a récemment puisé dans ses réserves en devises pour pourvoir à la même fin. Comme solution, l’Etat a sollicité l’aide de la Banque Africaine de Développement à hauteur de 150 millions de dollars. Mais, celle-ci est suspendue à certains préalables que le pays aura vraisemblablement du mal à réunir.
Selon un rapport publié mercredi d’une récente mission du FMI, le Swaziland ne peut pas prétendre à des financements internationaux à cause de l’inexistence d’un programme économique : le déficit budgétaire du pays étant supérieur à 14 % du PIB, un ajustement est indispensable pour le réduire et le rendre compatible à un appui financier. En outre, le FMI fustige une administration qui dépense trop, avec une armée budgétivore et une masse salariale élevée (quasiment équivalente à la moitié du budget national). Concernant ce dernier aléa, le gouvernement a voulu le surmonter en proposant de baisser la paie des agents publics de 4,5 % à 10% ; une alternative immédiatement balayée par les syndicats.
L’horizon semble donc bien sombre pour le Swaziland, à moins que l’Etat ne dévalue le lilangeni, la monnaie locale. Sachant que celle-ci est liée au rand sud-africain au taux de 1 à 1 et que le Swaziland consomme, en majorité, des produits sud-africains, une telle option sera synonyme de paupérisation des agents publics.