Violences au Nigeria: Twitter supprime un message du président Buhari
Twitter a supprimé mercredi un message du président nigérian Muhammadu Buhari qui a menacé les responsables des violences actuelles dans le sud-est du Nigeria. Le réseau social justifie son action par le fait que le chef de l’Etat enfreigne ses règles d’utilisation.
Plus d’un million de personnes sont mortes entre 1967 et 1970 dans le sud-est du Nigeria, où une guerre civile et une terrible famine avaient éclatées après la proclamation de l’indépendance du Biafra par des généraux originaires de cette région. En trois ans, le conflit a fait plus d’un million de morts.
«La plupart de ceux qui se comportent mal aujourd’hui sont trop jeunes pour être au courant des destructions et des pertes de vies humaines enregistrées lors de la guerre civile nigériane», avait posté sur Twitter le président Buhari.
«Ceux d’entre-nous qui étaient sur le terrain durant ces 30 mois, qui ont connu cette guerre, les traiteront avec le langage qu’ils comprennent», a-t-il ajouté dans son message que Twitter s’est empressé de supprimer.
Le ministre de l’Information, Lai Mohammed a répliqué ce mercredi dans un message remis à la presse, que si Twitter avait ses propres règles, le président avait le droit de commenter la situation au Nigeria, avant d’accuser le réseau social de tolérer en revanche, les messages de Nnamdi Kanu, le chef du Mouvement des peuples indigènes du Biafra (Ipob), qui, selon lui, encouragent la violence.
«La mission de Twitter au Nigeria après ces deux exemples est très suspecte. Quel est son agenda ?», a lancé le ministre aux journalistes.
L’Ipob est né en 2013 et milite pour la création d’un État indépendant, il a été classé en 2017 comme «organisation terroriste» par Abuja.