Côte d’Ivoire: La défense se retire du procès de Guillaume Soro pour «complot»
Le procès de l’ex-chef rebelle et ancien Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro et d’une vingtaine de ses partisans accusés d’une tentative présumée de «complot» visant à renverser le pouvoir fin 2019, a repris mercredi à Abidjan, malgré le retrait des avocats de la défense.
Affirmant n’avoir pas reçu une pièce essentielle du dossier, un enregistrement d’une conversation de M. Soro, le collectif d’avocats qui défend 13 de ses partisans présents au tribunal, s’est retiré du procès après deux heures d’audience.
Le collectif d’avocats qui défend M. Soro a dénoncé un ‘simulacre de procès’ et «un règlement de comptes politique».
Soro, qui vit en exil à l’étranger depuis deux ans, est lui jugé par contumace à Abidjan ainsi que cinq autres accusés. Seul un avocat, défendant un proche de M. Soro, Félicien Sekongo, est resté à l’audience.
Le président du tribunal Charles Bini a néanmoins décidé de poursuivre les débats de cette deuxième journée d’audience. Le procès avait débuté le 19 mai, mais avait été ajourné pour que la défense prenne connaissance de toutes les pièces du dossier.
Selon l’accusation, Guillaume Soro, 49 ans, ex-Président de l’Assemblée nationale (2012-2019), aurait fomenté une «insurrection civile et militaire» lors de son retour – finalement avorté- en Côte d’Ivoire en décembre 2019, dix mois avant l’élection présidentielle.
Soro et 19 de ses partisans sont accusés de «complot, tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat» ainsi que de «diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des population», selon l’ordonnance de renvoi devant le Tribunal criminel d’Abidjan (équivalent de la Cour d’assises). Ces accusés encourent la prison à vie.