Le président tunisien Saied déclare que son pays est victime de la corruption
Le président tunisien Kais Saied a déclaré ce mercredi que la Tunisie est victime de la corruption et de «voleurs», regrettant l’absence de réformes.
Saied, qui s’est rendu à Paris pour participer mardi au Sommet sur le financement des économies africaines, a appelé à une annulation ou à une suspension de la dette des pays défavorisés.
«La Tunisie a besoin d’argent» mais aussi de «justice sociale et d’éradiquer la corruption», a estimé le président dans un entretien à une chaîne de télévision française.
La Tunisie négocie actuellement avec le Fonds monétaire international (FMI) dans l’espoir d’obtenir de nouveaux prêts en échange de réformes visant à assainir son budget. Le pays «possède toutes les richesses mais, malheureusement, plus il y a de textes, plus il y a de voleurs», a-t-il martelé.
Le pays, qui passe par une profonde crise politique et socio-économique, doit rembourser quelque 4,5 milliards d’euros de dettes sur l’année en cours. En conséquence, Tunis a besoin d’une rallonge de 5,7 milliards d’euros pour boucler son budget 2021.
Sa dette extérieure a atteint la barre symbolique des 100 milliards de dinars (environ 30 milliards d’euros), soit 100% du Produit intérieur brut tunisien.
Après la visite d’une délégation ministérielle tunisienne à Washington début mai, les discussions techniques ont débuté mardi avec le FMI, selon Tunis qui espère un accord triennal. Il s’agirait du quatrième recours de ce pays maghrébin au FMI en une décennie.