Mauritanie : L’ex-Président Aziz placé en résidence surveillée
Un juge mauritanien a ordonné mardi le placement en résidence surveillée à son domicile de Nouakchott, de l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz, inculpé pour corruption.
L’ancien président a été entendu mardi par le juge d’instruction pour la deuxième fois depuis son inculpation en mars dernier, pour corruption, blanchiment d’argent ou encore enrichissement illicite. A présent, il est placé en résidence surveillée pour une période de deux mois, renouvelable quatre fois. Par ailleurs, les conditions de son contrôle judiciaire «demeurent inchangées», selon le texte.
Aziz, qui dénonce sa mise en cause comme une manœuvre pour l’écarter de la politique, avait été placé, dans un premier temps, sous contrôle judiciaire, avec obligation de se présenter à la police trois fois par semaine et de demander l’autorisation du juge pour quitter Nouakchott.
«Tous les moyens matériels et humains ont été utilisés pour me viser arbitrairement. L’unique raison pour cela, c’est de m’empêcher de faire de la politique», a déclaré celui qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à l’élection mi-2019 de son ancien chef de Cabinet et ministre Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Ses avocats ont déclaré dans un communiqué que «ces brimades visent tout simplement à empêcher l’ex-président de jouir de ses droits politiques garantis par la Constitution». M. Aziz a signalé son retour en politique en avril en intégrant un petit parti d’opposition, le Ribat national. Son parti s’est élevé mardi dans un communiqué contre ce placement en résidence surveillée.
Aziz est aussi visé par une plainte déposée par des députés qu’il a accusés d’être corrompus par le pouvoir, et a été entendu début mai par la police à ce sujet. L’actuel président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a constamment invoqué l’indépendance de la justice.