Togo: L’opposition exige la libération «immédiate» de l’opposant Djimon Orè
L’opposition et la société civile togolaises ont exigé jeudi la libération de l’opposant et ancien ministre de la Communication, Djimon Oré, arrêté la semaine dernière.
Djimon Oré, président du Front des patriotes pour la démocratie (FPD), interpellé le 29 avril à son domicile, est détenu depuis au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC).
Pour la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), regroupement de partis d’opposition, l’arrestation de Djimon Oré «constitue une entrave à la liberté d’opinion et une violation de la charte des partis politiques».
«Djimon Oré a été arrêté le 29 avril. Il est sous mandat de dépôt», a indiqué le Procureur de la République, Essolissam Poyodi.
Il lui est reproché d’avoir tenu des «propos diffamatoires» lors d’une émission au lendemain de la célébration, le 27 avril, du 61ème anniversaire de l’indépendance du pays.
Il s’en était pris de manière véhémente au bilan 1963-2021 de «l’oligarchie militaro-clanique des Gnassingbé», en référence au président Faure Gnassingbé et à son père et prédécesseur Gnassingbé Eyadema.
«M. Oré fait le même constat, conformément à la Constitution togolaise qui garantit à tous, la liberté d’opinion et d’expression», a estimé l’Alliance nationale pour le changement (ANC), autre formation de l’opposition.
En novembre 2020, deux membres de la DMK avaient été arrêtés à Lomé, accusés «d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et de groupement de malfaiteurs». Ils avaient été remis en liberté provisoire mi-décembre.
«Ceux qui crient trop fort risquent de subir les affres de la justice togolaise qui est devenue un instrument de répression du pouvoir», a accusé jeudi David Dosseh, porte-parole du Front citoyen Togo debout (FCTD, qui rassemble de nombreuses organisations de la société civile).