Afrique du Sud: L’ex Président Jacob Zuma privé d’avocats, à un mois de son procès pour corruption
L’ex-président sud-africain Jacob Zuma, qui doit être jugé le mois prochain dans une affaire de pots-de-vin vieille de plus de vingt ans avec le groupe français Thales, n’a plus de défenseurs depuis mercredi.
Dans une lettre adressée au tribunal de Pietermaritzburg, son principal avocat, Eric Mabuza, et son équipe ont signifié leur retrait, sans explication: «Nous vous informons par la présente que le cabinet d’avocats Mabuza se retire en tant que défenseurs de l’accusé n°1 », peut-on lire dans cette lettre, en référence à M. Zuma.
L’autre avocat fidèle de M. Zuma, Muzi Sikhakhane, se serait également retiré de l’équipe de défense, selon des médias sud-africains.
Ce retrait laisse à Zuma moins d’un mois pour former une nouvelle équipe de défense avant le procès prévu le 17 mai.
Zuma, 79 ans, doit répondre de seize chefs d’accusation de fraude, corruption et racket liés à l’achat, en 1999, de matériel militaire auprès de cinq sociétés d’armement européennes, alors qu’il était vice-président.
L’accusation affirme qu’il a reçu des pots-de-vin de l’une de ces entreprises, le géant français de la défense Thales, qui fait également l’objet d’accusations de corruption et de blanchiment d’argent dans le cadre de la vente d’armes.
La semaine dernière, une cour d’appel a ordonné à Zuma de rembourser l’équivalent de quelque 1,5 million d’euros de frais d’avocats cumulés au fil des ans, affirmant que les contribuables n’avaient pas à les assumer.
Englué dans les scandales, il avait été poussé à la démission en 2018 et remplacé par l’actuel président, Cyril Ramaphosa, qui a fait de la lutte contre la corruption un cheval de bataille. M. Ramaphosa, qui fut le vice-président de M. Zuma entre 2014 et 2018.