Guinée-Conakry : Un opposant condamné à un an de prison ferme
Un Tribunal guinéen a condamné lundi à un an de prison ferme un médecin responsable d’une ONG qui avait milité l’an dernier contre la candidature à un troisième mandat, du président Alpha Condé qui a été finalement proclamé vainqueur dès le premier tour du scrutin présidentiel de 2020.
Le Docteur Mamady Onivogui qui dirige à Macenta (sud) l’Association Santé Vie pour Tous, mais qui est aussi le représentant local du mouvement d’opposition ‘Elazologa’ (Ça ne marchera pas), avait été interpellé en novembre 2020, quelques semaines après la réélection d’Alpha Condé sur fond de contestations de l’opposition.
Lundi, un tribunal de la banlieue de Conakry l’a reconnu coupable d’incitation à la violence et à l’insurrection, de menace et d’offense au chef de l’Etat.
Le juge l’a condamné à un an de prison ferme et à une amende de 30 millions de francs guinéens (2.500 euros). Son avocat, Salifou Béavogui a annoncé qu’il ferait appel contre ce “jugement inique”.
«Le parquet avait demandé dix ans, près de 100 millions de Francs guinéens à titre d’amende, mais le juge l’a condamné à un an de prison et à trente millions d’amende, il faut plus ou moins se réjouir… Nous allons faire appel et nous pensons que devant la Cour d’appel, il pourra s’en sortir sûrement», a déclaré Me Béavogui.
La Guinée a été le théâtre pendant des mois d’une mobilisation contre un troisième mandat controversé du président Condé, élu en 2010 et réélu en 2015.
La contestation, menée par l’opposition et une partie de la société civile et plusieurs fois brutalement réprimée, a fait des dizaines de morts depuis octobre 2019.
Des ONG, dont Amnesty International ont accusé le pouvoir d’avoir mené depuis le vote, une vague d’arrestations et d’être responsable de la mort de détenus en prison, des allégations rejetées en bloc par le gouvernement de Conakry.